DEDAN

 

Peuple d'Idumée ou d'Arabie. Voyez ci-devant DADAN. Il est très-croyable que ces deux noms ne signifient que la même chose, et que les peuples nommés Dédan, ou Dédanim dans Isaïe Jérémie, et Ezéchiel, sont les descendants de Dadan fils de Rhegma, petit-fils de Chanaan (Ge X, 7), ou de Dédan, fils de Jecsan, petit-fils d'Abraham par Céthura (Ge XXV, 3). Mais il est malaisé de discerner les uns des autres, parce que les caractères que I'Ecriture nous donne de ces deux Dadan, ou Dédan, ne sont pas assez distincts. Les prophètes Isaïe (Esa 21 :3), Jérémie (Jer 25 :23 ; 49 :8), et Ézéchiel (Eze 25 :13), mettent visiblement les Dédanim avec les Arabes et les Iduméens, dans les prophéties fâcheuses qu'ils prononcent coutre eux. Nous croyons que ces prédictions furent accomplies au temps de Nabuchodonosor qui assujettit tous ces peuples cinq ans après la prise de Jérusalem. Ezéchiel met Dedan parmi les marchands qui venaient trafiquer à Tyr (Eze 27 :15,10); il les met avec Gog et Magog qui viennent pour désoler et ravager (Eze 38 :13) la terre d'lsrael. Comme ces peuples demeuraient apparemment dans l'Arabie déserte, il est impossible de marquer au juste le lieu de leur demeure. Jérémie les met avec les Arabes qui coupent leurs cheveux en rond: Et Dedan, et Thema, et Buz, et universis qui attonsi sunt in comam.

 

[«Les Dedan ou Dedanim, dit Barbié du Bocage, étaient un peuple d'origine iduméenne, si l'on en croit Jérémie et Ezéchiel ; et cependant plusieurs auteurs, judicieux critiques, l'ont placé dans le golfe Persique, à l'une des îles Bahrein ou l'une des îles voisines (Heeren, Conn. et Politiq. des Peuples de l'Antig., t. II, p. 270; tradnct. franç. d'Assemanni, Bibl. orient., t. III), position très-éloignée de l'Idumée, dont la limite orientale ne s'étendait guère au delà du 34e degré de long. Quoi qu'il eu soit, les Dédanites formaient une population très-commerçante, dont le trafic avec Tyr était considérable ; car ils venaient par caravanes jusque sur ies marchés de cette ville, apporter de l'ivoire, de l'ébène et de magnifiques housses de chevaux, produits sans contredit étrangers à leur pays, mais qu'ils recevaient de nations plus éloignées par les différents ports de l'Arabie. Isaïe, menaçant l'Arabie de l'invasion des conquérants étrangers, ne manque pas de faire voir que le commerce qui forme la vie de ces populations, et entre autres de celles de Dedan, sera anéanti. ]