CORÉ

 

 

CORÉ (1)

 

Troisième fils d'Esaü et d'Oolibama (Ge XXXV :5, 18.)

 

 

 

CORÉ (2)

 

Fils d'Esaü et d'Olibama (Ge XXXVI :15, 16). Il succéda à Cenez dans le royaume d'une partie de l'Idumée et eut pour successeur Gatharn. — [Ce Coré n'était pas fils d'Esaü, mais le cinquième fils d'Eliphaz, qui était le fils aîné d'Esaü et d'Ada (Ge XXXVI :4, 10, 15, 16). Il ne succéda à personne et n'eut point de successeur, dans le sens qu'expriment les paroles employées par D. Calmez; Celiez et-Gatham étaient ses frères; il fut, comme eux, chef de tribu, et en même temps qu'eux. Voyez CENEZ, ELIPHAZ, etc.]

 

 

 

CORÉ (3)

 

Fils d'Isaar, de la race de Lévi, et père d'Aser, d'Elcana et d'Abiasaph [Voyez ce nom], et chef de la famille des Corites, célèbre parmi les Lévites. Coré, peu satisfait du rang qu'il tenait parmi les enfants de Lévi, et jaloux de l'autorité dont Moïse et Aaroi, jouissaient, forma contre eux un parti, où il engagea Dathan, Abiron et Hon, avec deux cent cinquante des principaux Lévites (Nu 16 :1-3). Coré alla, à la tête des rebelles, trouver Moïse et Aaron, pour se plaindre qu'eux seuls s'arrogeaient toute l'autorité sur le peuple du Seigneur. Moïse, se jetant le visage gontre terre, leur répondit : Demain au matin le Seigneur fera connaître ceux qui sont à lui. Que chacun de vous prenne donc son encensoir; et demain vous y mettrez de l'encens, que vous offrirez en présence du Seigneur ; et celui-là sera reconnu pour le prétre, que le Seigneur aura choisi et agréé.

 

Le lendemain, Coré et ses deux cent cinquante partisans s'étant présentés avec leurs encensoirs en présence du Seigneur, on vit paraître la gloire du Seigneur au-dessus du tabernacle, et on entendit une voix qui dit : Séparez-vous du milieu de cette assemblée, afin que je les détruise tout d'un coup. Moïse et Aaron, s'étant jetés le visage contre terre, lui dirent : Ô Dieu très-fort, maître de la vie de toute chair, votre colère éclatere-t-elle contre tous pour le péché d'un seul? Et le Seigneur dit à Moïse : Ordonnez à tout le peuple qu'il se sépare des tentes de Coré, de Dathan et d'Abiron. Lors donc que,le peuple se fut retiré, Moïse dit : Si ces gens-ci meurent d'une mort ordinaire aux hommes, ce n'est point le Seigneur qui m'a envoyé ; mais si la terre s'ouvre et les dévore tout vivants, vous connaîtrez qu'ils ont blasphémé contre' le Seigneur. Aussitôt qu'il eut parlé, la terre s'entrouvrit sous leurs pieds et les dévora avec ce qui leur appartenait. — [Voyez AARON, dans l'addition.]

 

Mais on vit alors une merveille surprenante (Nu 26 :10,11), qui est que quand Coré fut englouti dans la terre, ses enfants furent préservés de ce malheur. On ne sait pas précisément l'année dans laquelle arriva la mort de Coré et de ses complices. Les enfants de Coré continuèrent, comme auparavant, à servir dans le tabernacle du Seigneur [Voyez AMASAI, note]. David les destina à servir dans le temple, à garder les portes et à chanter les louanges de Dieu. On leur attribue plusieurs Psaumes qui portent le nom de Coré, comme les XLI, XLIII, XLIV, XLV, XLVI, XLVII, XLVIII, et les LXXXIII, LXXXIV, LXXXVI, LXXXVII, c'est-à-dire onze Psaumes.

 

Les rabbins veulent que les enfants de Coré, marqués à la tête de ces Psaumes, soient les mêmes qui, dans le désert, furent préservés du malheur où leur père fut enveloppé avec ses complices. D'autres soutiennent avec plus de vraisemblance que ce sont les lévites descendants de ces anciens fils de Coré. Le Psaume XLIV fut composé, à ce qu'on croit, dans la solennité des noces de Salomon; les autres sont du temps de la captivité, et quelques-uns même depuis le retour de la captivité. Origène (Hom. in libb. Begum), saint Jérôme (Ps LXXXIV et LXXXV), Génébrard, ont trouvé dans les auteurs de ces Psaumes un certain caractère de douceur et un esprit qui les inspirait pour prédire des choses heureuses et agréables.

 

Grotius (in Ps XLI) dit qu'ils avaient un talent singulier pour consoler et que leur chant portait à la joie. En effet, la plupart des cantiques qui nous restent sous leur nom contiennent des épanchements de joie sur l'espérance certaine de leur retour futur dans leur patrie et dans le temple du Seigneur. Mais, au travers de cela, on en voit où la tristesse et la douleur sont très-bien peintes.» Diss. sur les aut. des Ps., parag. VI.

 

Les mahométans ont plusieurs traditions sur le sujet de Coré, qu'il est bon de rapporter ici, quoiqu'on n'y fasse pas beaucoup de fond. Ils disent que Coré, qu'ils appellent Carun, était fils de Masaab, cousin germain de Moïse. Moïse, le voyant dans la pauvreté, lui enseigna la chimie, par le moyen de laquelle il acquit des richesses si immenses, qu'il lui fallait quarante chameaux pour porter son or et son argent. Il y en a même qui veulent qu'il avait plusieurs chameaux chargés seulement des clefs de ses coffres-forts.

 

Moïse ayant ordonné aux Israélites de payer la dîme de tous leurs biens, Coré refusa d'obéir, se souleva même contre son bienfaiteur, répandit contre lui plusieurs calomnies qui allaient à lui faire perdre toute son autorité parmi le peuple. Moïse s'en plaignit à Dieu, et Dieu lui permit de le punir de la manière qu'il jugerait à propos. Il lui donna donc sa malédiction, et ordonna à la terre de s'ouvrir et de l'engloutir : ce qui fut exécuté sur-le-champ.

 

Une autre tradition des mahométans. est que Coré, voyant abîmer sous terre ses trésors, puis sa tente, ensuite sa famille, et enfin se voyant déjà jusqu'aux genoux dans la terre, demanda quatre fois pardon à Moïse, qui ne se laissa point fléchir. Dieu apparut quelque temps après à ce prophète et lui dit :

 

Vous n'avez pas voulu accorder à Coré le pardon qu'il vous a demandé quatre fois; s'il se fût adressé à moi une seule fois, je ne le lui aurais pas refusé.

 

 

 

CORÉ (4)

 

Judaïte. fils d'Hébron, descendant de Caleb. (1Ch II, 43).

 

 

 

CORÉ (5)

 

Lévite, fils de Jemna, eut un poste élevé dans l'administration du temple, au temps d'Ezéchias. Sous ses ordres étaient Eden, Benjamin, Jésué, Séméias, Amarias et Séchénias. Voyez (2Ch XXXI, 4) et suiv.