COMPONCTION

 

Terme consacré dans le langage ecclésiastique, pour marquer la douleur de ses péchés : Ayez de la componction dans votre lit, de ce que vous avez dit dans votre coeur (Ps 4 :5). Le méchant a persécuté le pauvre, il a mortifié (Ps 108 :17) celui qui a la componction dans le coeur : Compunctum corde mortificare.

 

Mais les Septante portent souvent le terme catanuxis, qui signifie componction, dans un sens fort différent, pour le sommeil, la pesanteur, l'assoupissement, l'endurcissement, l'insensibilité. Par exemple, dans Isaïe, (Esa XXIX, 10) : Le Seigneur a mêlé sur vous l'esprit de sommeil, de pesanteur, d'engourdissement. Les Septante ont traduit l'esprit de componction. Et saint Paul, (Ro XI, 9), les a suivis : Dedit eis Dominus spiritum compunctionis. Ainsi dans le Psaume où on lit dans l'Hébreu (Ps LIX, 5) : Vous nous avez abreuvés du vin d'assoupissement, d'un vin qui enivre et qui ôte le sens, comme celui qu'on donnait aux hommes condamnés à la mort. Les Septante lisent : Du vin de componction. Enfin, dans le passage que nous avons cité au commencement de cet article : In cubilibus vestris compungimini, (Ps IV, 5), l'Hébreu porte : Parlez dans vos coeurs sur votre lit et demeurez dans le silence. Les Septante : Soyez touchés de componction sur vos lits.

 

Dans tout cela, il faut revenir à l'original, et entendre sous le nom de componction, dans Isaïe, (Esa XXIX), et (Ps LIX), un sommeil profond, qui trouble et offusque la raison. Mais, dans quelques autres endroits, par exemple, (Ac  11 :37) : Compuncti sunt corde; et (Ps CVIII, 17) : Compunctum corde mortificare; on doit l'entendre de la componction du coeur. Mais, dans les autres passages, (Ps XXIX, 13) : Ut cantet tibi gloria mea, et non compungar ; l'Hébreu lit : Et non taceat : Que ma gloire publie vos louanges, et ne se taise point. Et (Ps XXXIV, 16) : Dissipati sont nec compuncti ; l'Hébreu lit : Ils m'ont déchiré par leur mauvais discours, et ne se sont point tus.