CHASSE

 

chasser. La chasse est comme un apprentissage et une imitation de la guerre; Nemrod était un grand chasseur devant Dieu (Ge 10 :9). C'était un guerrier, un conquérant, un tyran qui s'assujettissait les hommes libres, et mettait à mort ceux gui ne voulaient pas se soumettre à son empire. Les prophètes expriment quelquefois la guerre sous le nom de chasse : Je leur enverrai des chasseurs, dit Jérémie (Jer 16 :16), et ils les prendront dans les montagnes, les collines et les antres des rochers. Il parle des Chaldéens ou des Perses qui prirent les Juifs et les tinrent sous leur domination. Quelques-uns croient que les chasseurs dont parle Jérémie, sont les Perses qui mirent les Hébreux en liberté; et dans un sens plus relevé, les apôtres qui sont comme des chasseurs qui cherchent à prendre les hommes par leurs prédications. Ezéchiel (Eze 32 :30) parle aussi des rois persécuteurs des Juifs, sous le nom de chasseurs, principes aquilonis omnes, et universi venatores. Il les place dans l'enfer avec les rois incirconcis.

 

Le Psalmiste (Ps 90 :3) rend grâces à Dieu de l'avoir délivré des piéges des chasseurs. Michée (Mic 7 :2) se plaint que dans le pays tout le monde dresse des embûches à son prochain, et que le frère est à la chasse contre son frère pour le faire mourir : Vir fratrem suum ad mortem venatur. Ezéchiel (Eze 13 :20) invective contre les faux prophètes, qui mettent des coussins sous les coudes des pécheurs et qui tendent des filets pour les prendre à la chasse. Jérémie (Lam 3 :52), dans ses Lamentations, représente Jérusalem qui se plaint de ses ennemis, qui l'ont prise comme un oiseau dans leurs filets.

 

[« Les pasteurs, obligés de garder leurs troupeaux contre les bêtes féroces, se sont, dit un auteur, accoutumés dès l'origine à la chasse, et s'y sont toujours livrés avec d'autant plus, de plaisir qu'elle fournissait souvent pour leurs repas d'excellents mets (Ge 27). La chasse a dû être une occupation utile et même nécessaire de ces anciens temps, où tous les pays étaient infestés de bêtes sauvages qui les rendaient inhabitables ; mais aussi dans la suite elle a dû perdre de son importance et de son utilité. C'est pourquoi elle figure à peine dans la législation mosaïque, car on y trouve seulement deux règlements qui ont pour but la conservation des espèces dans la Palestine (Ex 23 :11 Le 25 :6,7 De 22 :6,7). Le chasseur devait être léger, agile, prompt et fort; car il lui arrivait quelquefois de lutter corps à corps et sans autre défense avec les lions, et de les étrangler, ce qui n'est pas sans exemple aujourd'hui dans l'Orient. — Quant aux armes de chasse, c'étaient les mêmes que les armes de guerre ; l'arc et les flèches, la pique ou la lance, le dard et l'épée. On avait aussi recours à la ruse et aux embûches. C'est ainsi que les lions étaient quelquefois pris dans des filets (Eze 19 :8).0n employait encore les piéges et les lacs, puis les fosses ; mais cette dernière manière de faire la chasse, était principalement en usage pour prendre les lions. Un passage de Shaw peut donner une idée de la manière dont on prenait anciennement ces bêtes féroces, par le procédé qu'emploient aujourd'hui les Arabes. « Les Arabes, dit-il, observent par quel chemin les lions viennent pour s'emparer de quelques brebis ou de quelques chèvres; après quoi ils creusent dans ce chemin une fosse, qu'ils couvrent légèrement de roseaux ou de petites a branches d'arbres, et de cette manière ils les font souvent tomber dans le piége. »

 

Les oiseaux se prenaient dans les filets. Ces manières de prendre les animaux ont fourni aux écrivains sacrés une foule d'images qui leur ont servi à exprimer tantôt des piéges et des embûches, tantôt un danger grave et, imminent, tantôt une ruine et une perte inévitables. De là ils ont représenté la mort elle-même comme un chasseur armé de son. dard et de ses filets, pour prendre et tuer les hommes (Ps 90 :3 ; Os 12 :4 ; 1Co 15 :55). »

 

Pour la chasse avec les chiens, on peut voir CHIENS.