BETHANIA

 

était-à quinze stades (Jn 2 :18), ou environ deux mille pas de Jérusalem, [au delà et] au pied du mont des Oliviers, à l'orient de Jérusalem, sur le chemin de Jericho à Jérusalem. C'est là où demeuraient Marthe et Marie, et leur frère Lazare que Jésus-Christ ressuscita. C'est là aussi où Marie répandit un parfum sur la tête du Sauveur. Nous avons déjà averti sur Bethabara, que dans les exemplaires latins de saint Jean, (Jn 1 :28) on lisait Bethania au lieu de Bethabara. Voyez Suidas sur Bethunia. Plusieurs exemplaires grecs sont corrompus en cet endroit, aussi bien que les latins.

 

[«Bethanie, appelé aujourd'hui Lazarié, est un village arabe habité par une trentaine de pauvres familles; les huttes ou les grottes qui servent d'habitations à ces familles ressemblent plutôt à des cavernes d'animaux qu'à des demeures d'hommes. La population de Lazarié, mêlée de chrétiens et de musulmans, subsiste des produits de l'agriculture; elle a le caractère sauvage des Arabes du. pays, sans avoir ni leur physionomie sombre ni leur barbarie. Deux choses sont remarquables à Bethanie, le tombeau de Lazare et les ruines d'un grand édifice que tous les voyageurs appellent le château de Lazare, et qui n'est autre chose qu'un ancien monastère du royaume de Jérusalem, bâti par Mélisende, femme de Beaudoin III. La grotte sépulcrale, qui porte le nom de tombeau de Lazare, n'offre rien de curieux ; on trouve au fond de la grotte un autel de chétive apparence,sur lequel on dit la messe tous les ans. Le sépulcre avait été enfermé dans l'enceinte du monastère de Mélisende.... Les souvenirs évangéliques m'ont suivi à Bethanie. Ce lieu est un de ceux que le Christ aimait le plus fréquenter ; en parcourant Bethanie et les champs voisins, on foule une terre que Jésus a souvent foulée, on peut espérer de s'asseoir sur des pierres où Jésus s'est assis, de poser ses pieds où l'Homme-Dieu posa les siens. Si le voyageur se plaît à visiter, à Athènes, les jardins d'Académus, à suivre, dans la ville de Minerve, les promenades de Platon, avec quel intérêt il s'arrêtera sur les côteaux, dans les vallées où le Christ aillait coutume d'enseigner à ses disciples ces doctrines qui devaient changer la face du monde....  Correspond. d'Orient, Lettr. XCVI, par M. Poujoulat, tom. IV, p. 220.222]