BEROSE

 

Historien de Babylone, était Chaldéen de nation, et prêtre de Bélus, divinité de Babylone. Tatien dit qu'il vivait du temps d'Alexandre le Grand, et qu'il dédia son ouvrage au roi Antiochus, le troisième après Alexandre, c'est-à-dire, à Antiochus le Dieu; car Séleucus Nicanor fut le premier roi de Syrie, Antiochus Soter le second, et Antiochus le Dieu le troisième. Si l'on veut comprendre Alexandre le Grand dans le nombre de trois, il faudra dire que Bérose vivait sous Antiochus Soter, et certes le grand nombre d'années qui se sont écoulées depuis Alexandre jusqu'à Antiochus le Dieu (car on compte 64 ans entre la mort d'Alexandre et la première année d'Antiochus le Dieu ) pourrait faire croire qu'il faut eu effet l'entendre en ce sens. Quoi qu'il en soit, Bérose ayant appris la langue grecque, passa premièrement à l'île de Cos, ou il établit une école et y enseigna l'astronomie et  l'astrologie; de là il vint à Athènes, où il acquit tant de réputation par ses prédictions astrologiques., qu'on lui éleva dans le gymnase où se faisaient les exercices de là jeunesse, une statue avec une langue d'or. Josèphe et Eusèbe nous ont conservé d'excellents morceaux de cette Histoire de Bérose, qui répandent une grande lumière sur plusieurs endroits de l'Ancien Testament, et sans lesquels il serait malaisé de donner une suite exacte des rois de Babylone.

 

[Bérose donne à Babylone une antiquité effrayante ; mais , dit M. Cuvier ; c'est à Nabuchodonosor, prince relativement très-moderne, qu'il en attribue les monuments principaux. Annius de Viterbe, qui vivait dans le seizième siècle, a publié des fragments de Bérose jusqu'alors inconnus. Il y eut, tant à cette occasion qu'au sujet de plusieurs autres publications du même genre par le même savant, une polémique qui devint assez vive. On soutenait contre Annius et ses partisans que les fragments par lui publiés n'étaient que des pièces fausses, récemment fabriquées. «De notre temps, dit M. Bonnetty, deux savants distingués, M. Eusebe Salverte, dans son Origine des noms propres, et M. le marquis de Fortia d'Urban, dans Bérose et Annius de Viterbe, Paris, 1808, faisant le 7° volume de son Histoire ancienne du globe, et dans son 5° vol., 2° partie de l'Histoire du Hainault, ont soutenu que les fragments d'Annius étaient vrais au moins en partie...» Voyez BEL, mon addition à cet article, en plusieurs endroits.]