BENEDICTION

 

BENEDICTION (1).

 

{1} Les Hébreux entendent souvent sous ce nom les présents que se font les amis, apparemment parce qu'ils sont d'ordinaire accompagnés de bénédictions et de compliments de la part de ceux qui les donnent et de ceux qui les reçoivent. Voyez (Ge XXXIII :11; Jos XV :19; 1Sa XXV : 27 ; XXX : 26; 2Ro V :15). etc.

 

BENEDICTIONS (2)

 

solennelles que les prêtres donnaient au peuple dans certaines cérémonies ; par exemple, Moïse dit au grand-prêtre Aaron (Nu 6 :24) : Quand vous bénirez les enfants d’Israël, vous direz : Que le Seigneur vous bénisse et vous conserve; que le Seigneur fasse briller sur vous la lumière de son visage, qu'il ait pitié de vous, qu'il tourne sa face vers vous et qu'il vous donne sa paix. Il prononçait ces paroles debout, à voix haute et les mains étendues et élevées. Les prophètes et les hommes inspirés donnaient aussi souvent des bénédictions aux serviteurs de Dieu et au peuple du Seigneur. Les psaumes sont pleins de pareilles bénédictions. Les patriarches, au lit de la mort (Ge 27 ; Ge 49 ; De 33 ; Tob 7 :7), bénissaient leurs enfants et leurs familles. Le Seigneur ordonne que le peuple d’Israël étant arrivé dans la terre promise (De 11 :26,29 ; De 27 ; De 28), on assemble toute la multitude entre les montagnes d'Hébal et de Garizim, et que l'on fasse publier des bénédictions pour ceux qui observent les lois du Seigneur sur la montagne de Garizim, et des malédictions contre les violateurs de ces lois sur la montagne d'Hébal. C'est ce que Josué exécuta après qu'il eut fait la conquête d'une partie de la terre de Chanaan (Jos 8 :30,31). Voyez l'article HÉBAL.

 

 

BÉNÉDICTION (3)

 

Signifie aussi abondance (2Co 9 :6): Celui qui sème avec épargne moissonnera peu, et celui qui sème avec bénédiction moissonnera avec bénédiction, avec abondance. Et encore (2Co 9 :5) : Je les ai priés de passer chez vous, afin que cette bénédiction que vous avez promise soit toute prête et qu'elle soit, comme elle est véritablement, une bénédiction, et non un don d'avarice. Et Jacob souhaite à son fils Joseph (Ge 49 :15), les bénédictions du ciel, ou la pluie et la rosée en abondance; les bénédictions de l'abîme, l'eau des sources; les bénédictions des entrailles et des mamelles, la fécondité des femmes et des animaux. Et le Psalmiste (Ps 144 :16) : Vous remplissez tout animal de bénédiction, de l'abondance de vos biens.

 

 

 

BÉNÉDICTION (Vallée de). Lieu situé dans la tribu de Juda, aux environs de la mer Morte et d'Engaddi. On lui donna ce nom de Vallée de bénédiction, après la victoire miraculeuse que le roi Josaphat remporta sur l'armée liguée des Ammonites, des Moabites et des Iduméens (2Ch 20 :23), l'an du monde 3108; avant J.-C. 892 ; avant l'ère vulgaire 896.

 

 

 

 

{1} On a hasardé, sur l'origine et la signification du mot bénédiction, un sentiment qui m'a paru nouveau et peu fondé. Il me plaît cependant, et je vais le rapporter, ainsi que quelques lignes qui le suivent et sont bien pensées.

 

Le mot bénédiction, à son origine apparente dans nos langues vulgaires, ne nous présente qu'un sens obscur et indéterminé, celui de bien dire; mais en remontant à sa véritable racine qui est hébraique, on lui trouve la signification énergique et profonde de parole du Fils. Or, toute parole du Fils est une création ; et s'il est vrai que conserver la vie ne soit autre chose que continuer à la donner, rien n'existe et ne se conserve que par une bénédiction continuelle. Souhaiter à quelqu'un une bénédiction, c'est lui souhaiter que la parole du Fils descende sur lui; c'est lui souhaiter que le Verbe répande sur lui ses vertus et ses puissances; et si nous disons : Que le nom de Dieu soit béni!, c'est encore le Fils qui parle en nous pour rendre grâce au Père et lui porter l'hommage de sa créature. Car la bénédiction descend incessamment du Créateur sur la créature pour lui verser la vie; et elle remonte de la créature vers le Créateur, toujours par le même Verbe qui est l'éternel médiateur; et la parole, soit qu'elle remonte ou qu'elle descende, est également vivifiante et créatrice; puisqu'elle établit toujours une communication plus intimeentre la créature vivante et la source de toute vie.

 

« Il y a des bénédictions universelles qui s'appliquent à tous les êtres vivants : Aperis tu nutum tuant, et imples omne animal benedictione (Ps 144 :16) ; il y a des bénédictions générales qui concernent l'humanité : il en est de spéciales pour les races et les nations; et il en est de particulières pour les familles et les individus. On les acquiert par la grâce de Dieu; en les conserve par la culture et la prière; on les perd par la négligence et l'abus qu'on eu fait; mais on peut toujours les recouvrer par le sacrifice, qui est à la fois la plus excellente prière et l'action la plus efficace.

 

S'il y a des bénédictions spirituelles et des bénédictions matérielles, c'est que l'homme, amoindri et souillé dans sa double nature, avait besoin d'être doublement fortifié et réparé. C'est ainsi que tout ce qui arrive dans le monde invisible doit se manifester dans le monde visible, dont l'existence toute phénoménale n'a même pas d'autre but que cette manifestation.

 

Il ne faut pas confondre les grâces et les bénédictions. Celles-ci appartiennent au plan providentiel que chaque créature est appelée à réaliser dans le temps, et sont eu quelque sorte le complément de la création. La nourriture, le vêtement, les différents métiersut, les arts, le langage, la musique, la religion, sont amatit de bénédictions matérielles ou spirituelles qui étaient nécessaires au développement et à la réparation de la créature humaine, sans lesquelles elle ne pouvait remplir sa destination. Les grâces sont de purs dons gratuits qui assistent et fortifient extraordinairement la créature, l'ornent sans l'ennoblir, la rendent plus excellente sans changer sa nature. Le Père est la source commune des grâces et des bénédictions : celles-ci nous viennent par le Fils; celles-là par le Saint-Esprit. Margerin : Les Bénédictions de la terre, dans l'Université Catholique, tom. V, pag. 372.