BASILIC
en latin Basiliscus, ou Regulus, sorte de serpent très-dangereux, qui tue, dit-on, par son seul souffle ou même par sa vue. On lui a donné le nom de Regulus qui est équivalent à celui de Basiliscus, comme sui dirait petit roi, parce qu'il porte sur la tête une manière de couronne et parce qu'il est le plus dangereux de tous les serpents. Galien dit qu'il est jaunâtre, ayant la tête munie de trois petites éminences marquetées de taches blanchâtres qui lui font paraître une espèce de couronne. Elien dit que son venin est si pénétrant qu'il fait mourir les plus grands serpents par sa seule vapeur. Il tue ceux dont il a seulement mordu l'extrémité du bâton. Il chasse tous les autres serpents, par le bruit de son sifflement. Pline dit qu'il tue ceux qui l'ont regardé. On montre dans quelques boutiques d'apothicaires de petits serpents morts que l'on dit être des basilics. C'est une espèce de petit oiseau à peu près comme un coq, mais sans plumes, ayant la tête élevée, des ailes presque comme la chauve-souris, de grands yeux et le cou assez court.
Mais les plus habiles des médecins et des philosophes modernes traitent de fable tout ce que l'on a dit du basilic et soutiennent que tout ce que l'on en a dit a été inventé à plaisir; que personne n'a vu de vrais basilics ; que ceux que l'on montre et que l'on vend à Venise et ailleurs, ne sont autres que de petites raies à qui l'on donne par artifice une forme approchante de celle d'un jeune coq en leur étendant les ailes et leur formant une petite tête avec des yeux postiches. Et c'est en effet ce que nous avons remarqué dans un prétendu basilic que l'on nous a montré dans une boutique d'apothicaire à Paris, et dans un autre chez les PP. jésuites du Pont-à-Mousson. On peut voir notre Commentaire sur le psaume XC, 13. Le terme hébreu petep, que l'on a traduit par basilic, signifie un aspic, du consentement des meilleurs interprètes. — [Voyez ASPIC. On croit, dit l'auteur de l'Introduction aux livres du Nouveau et de l'Ancien Testament, que le tséfah ou tsifhôni nom d'un serpent que l'Écriture représente comme très-redoutable et très-dangereux, est le basilic... Le basilic des naturalistes modernes est un lézard innocent, voisin, par ses rapports organiques, des dragons plus innocents encore.