BARUCH

 

 

BARUCH (1)

 

Fils de Nérie et petit-fils de Maasias, était d'une naissance illustre de la tribu de Juda. Saraïas, son frère, avait un emploi important dans la cour du roi Sédécias. Baruch s'attacha à la personne du prophète Jérémie et fut son plus fidèle disciple (Jer 51 :61). Il lui servit de secrétaire pendant sa vie et ne le quitta qu'après sa mort. Sous le règne de Joakim, roi de Juda (Jer 36 :1-3), pendant que Jérémie était en prison ce prophète reçut ordre du Seigneur de mettre en écrit toutes les prophéties qu'il avait publiées jusqu'alors. Il appela donc Baruch et les lui dicta par cœur. Quelque temps après il l'envoya les lire au peuple qui était assemblé dans le temple.

 

Mais Michée, fils de Gamarias, ayant ouï cette lecture se crut obligé d'en donner avis, aux conseillers du roi, qu'il trouva assemblés dans le palais. Ils donnèrent ordre que l'on fit venir Baruch et ils lui commandèrent de lire en leur présence les mêmes choses qu'il venait de lire au temple. Il les Iut ; et après qu'ils eurent entendu cette lecture, ils en furent frappés d'étonnement et dirent à Baruch qu'ils ne pouvaient se dispenser d'en informer le roi. Après cela ils lui demandèrent comment il avait écrit toutes ces choses. Baruch leur dit que Jérémie les lui avait dictées par coeur, comme un homme qui lirait dans un livre. Les conseillers dû roi lui dirent : Allez, cachez-vous, vous et Jéremie, en sorte que personne ne sache où vous êtes. Ils prirent le livre qui avait été écrit par Baruch et le déposèrent dans la chambre d'Elisama, secrétaire.

 

Après cela, étant allés trouver le roi ils lui dirent ce qui s'était passé. Le roi envoya Judi pour prendre ce livre, et l'ayant apporté devant Joakim, ce prince le fit lire en sa présence et en présence des princes qui étaient debout autour de lui; et après que Judi en eut lu quatre ou cinq pages, le roi prit le livre, le coupa avec le canif du secrétaire et le brûla tout entier dans un brasier qui était allumé devant lui. En même temps il ordonna à quelques-uns de ses gens d'aller arrêter de sa part Baruch et Jérémie, mais le Seigneur ne permit pas qu'on les trouvât.

 

Le Seigneur ordonna ensuite à Jérémie d'écrire de nouveau ses prophéties. Baruch les écrivit sous lui et le prophète y en ajouta plusieurs qui n'y étaient peint auparavant. L'attachement de Baruch à Jérémie lui attira plusieurs persécutions et divers mauvais traitements. Il tomba un jour dans le découragement et se plaignit amèrement de tant de maux, mais Dieu le rassura par la bouche de Jérémie (Jer 45 :2,3) et depuis ce temps il demeura plus ferme et plus tranquille. La quatrième année de Sédécias, Baruch alla à Babylone avec Saraïas, son frère et y porta une longue lettre de Jérémie (Jer 50 :51) dans laquelle le prophète prédisait les malheurs qui devaient arriver à Babylone et promettait aux captifs qu'ils seraient un jour remis en liberté. Baruch exécuta les ordres du prophète, lut la lettre de Jérémie au roi Jéchonias et aux autres captifs, après quoi il la jeta dans l'Euphrate, ainsi que le prophète le lui avait commandé.

 

Les captifs touchés de componction par la lecture de la lettre de Jérémie, donnèrent à Baruch quelque argent pour en offrir des sacrifices au Seigneur dans son temple de Jérusalem. Ils écrivirent aussi à leurs frères de Jérusalem une longue lettre, dont apparemment Baruch fut le secrétaire et qui se trouve dans les cinq premiers chapitres du livre quiporte son nom. Après son retour à Jérusalem il continua dans son attachement à Jérémie,            et, lorsque Jérusalem fut assiégée par Nabuchodonosor, Jérémie ayant été mis en  prison; Baruch y fut aussi enfermé; et, après la prise de la ville, Nabuzardan lui témoigna beaucoup de considération, le mit en liberté et lui permit d'aller où il voudrait avec Jérémie.

 

Les restes du peuple qui avaient été laissés dans le pays sous la conduite de GodoIias, ayant pris la résolution d'aller en Egypte, comme Jérémie s'opposait à ce voyage, le peuple s'en prit à Baruch et prétendit que c'était lui qui faisait parler le prophète et qui le détournait de ce dessein (Jer 43 :1-4). Enfin, Jérémie et Baruch ayant été obligés, de suivre le peuple en Egypte, Jérémie y mourut, et Baruch se retira à Babylone, où les rabbins disent qu'il -mourut la douzième année de la captivité. Voilà ce que nous savons de certain touchant Baruch.

 

Quant au livre de Baruch, que l'on met d'ordinaire avec celui de Jérémie, et que l'on place à la fin des écrits de, ce prophète, nous ne l'avons plus en hébreu, mais seulement en grec. Les Juifs qui se font une loi de ne recevoir dans leur Canon des Ecritures que les livres qui sont écrits en leur langue, en excluent Baruch. Saint Jérôme parle de cet ouvrage d'une manière qui marque qu'il n'en faisait pas la même estime que des autres livres canoniques. Il dit qu'il n'a pas jugé à propos de commenter le livre de Baruch que l'on joint à Jérémie dans l'édition des Septante, parce que ce livre ne se lit pas, chez les Hébreux et qu'il contient une Epitre qui porte faussement le nom de Jérémie. Il dit, ailleurs, qu'il ne l'a pas traduit comme il a fait Jérémie, parce qu'il n'est point en: hébreu et que les Juifs ne le reçoivent point dans leur Canon. On ne trouve point Baruch dans les anciens catalogues des Ecritures citées dans les Pères et dans les Conciles. Les protestants et même quelques auteurs catholiques ne le comptent pas au nombre des livres canoniques,

 

Mais on répond à tout cela que l'exemple des Juifs qui ne reçoivent pas Baruch dans leur Canon, n'est pas une raison pour nous le faire abandonner. Nous avons d'autres livres qu'ils n'ont point admis pour canoniques que nous recevons comme tels. Si les anciens catalogues de l'Eglise ne l'ont point exprimé c'est qu'ils le comprenaient sous le nom de Jérémie. Les conciles de Florence et de Trente l'ont nommément mis dans le Canon et les anciens Pères, comme saint Irénée, saint Cyprien, saint Clément d'Alezandrie, Eusèbe, saint Ambroise, Julius Fircus, saint Augustin, saint Basile, saint Chrysostome, saint Epiphane et les autres qui sont venus depuis l'ont cité comme Ecriture sacrée, mais assez souvent ils le citent sous le nom de Jérémie, et, encore aujourd'hui, l'Eglise, lorsqu'elle emploie les écrits de Baruch dans son office, les cite sous le nom de Jérémie. Outre la version grecque de Baruch, il y en a deux de syriaques, dont une s'éloigne beauçoup du grec; mais comme on n'a pas l'original de ce prophète, on ne peut jugerlaquelle de ces trois versions est la meilleure. On peut voit-notre préface sur Baruch, où nous traitons ces questions dans une plus grande étendue. [Voyez BEL, mon addition à cet article N° 7.]

 

 

 

BARUCH (2)

 

Fils de Zachaï, fut un de ceux qui, après le retour de la captivité, contribuèrent le plus à la reconstruction des murs de Jérusalem. (Ne III, 20).

 

 

 

BARUCH (3)

 

Un des prêtres qui, après le retour de la captivité, signèrent le renouvellement de l'alliance. (Ne X, 6).

 

 

 

BARUCH (4)

 

Fils de Cholhoza, et père de Maasia descendant de Tharès. (Ne XI, 5).