BARIS

 

C'est le nom du palais que commença Jean Hircan sur la montagne du temple, et qui servit dans la suite de demeure aux princes Asmonéens. Hérode le Grand le perfectionna, et en fit une citadelle qu'il nomma Antonia, en l’honneur de Marc-Antoine son ami et son protecteur. Ce bâtiment était carré, situé sur un rocher escarpé, qui avait cinquante coudées de haut, du côté de la vallée qui regardait la ville de Jérusalem; mais il était de plain-pied avec le temple: l'édifice avait deux stades de tour, c'est-à-dire, soixante-trois pas et un peu plus, de chaque face. C'est dans ce palais, qu'on conservait les ornements pontificaux du grand-prêtre, et où l'on les serrait lorsqu'il s'en était servi aux jours de grandes fêtes.

 

Le nom de Baris est employé par les Septante pour marquer un palais, une grande maison fermée de tous côtés, en forme de tour. Ce mot vient du chaldéen berah, qui se trouve souvent dans le même sens dans les livres hébreux écrits depuis la captivité de Babylone, comme Daniel, Esdras, Néhémie, Esther. Saint Jérôme dit que c'est un terme propre à la Palestine pour signifier ce que nous venons de dire. Baris fait au pluriel bareis, qui est équivoque, parce qu'il peut venir de barus qui signifie pesant. De là quelques Latins interprétant le Psaume (Ps XLIV :10), où nous lisons a domibus eburneis, lisaient a gradibus eburneis, ce qui n'a point de sens, et qui a produit une autre faute; car quelques-uns voulant corriger ces premiers, ont lu, a gradibus eburneis, des degrés d'ivoire, qui n'ont nul rapport au passage du Psaume. Ainsi dans le Psaume (Ps XLVII, 14), où nous lisons, distribuite domos ejus ; d'autres trompés par le même équivoque du terme bareis, ont lu graves ejus ; et d'autres voulant enchérir et subtiliser, distrbuite gradus ejus.