BAGUE

 

Chardin, faisant la description du luxe des Persans, dit : Outre les bagues que les hommes portent aux doigts, les gens riches en portent des paquets de sept, huit et plus dans leur sein, pendues à un cordon passé au cou, où leurs cachets sont attachés, et une petite bourse. Tout cela ensemble se passe dans leur sein, entre leur veste et leur robe, et ils l'en tirent lorsqu'ils veulent mettre le sceau à quelque écrit. « Cet usage, dit l'auteur de l'Introduction aux livres de la Bible, nous explique l'endroit de la Genèse (Ge XXXVIII, 18) où il est dit que Thamar demanda à Juda son cachet et son cordon, et celui du Cantique des Cantiques (Ca VIII,6), dans lequel l'époux prie l'épouse de le mettre comme un sceau sur son coeur et sur son bras. Les expressions ôter de dessus la main, mettre dessus la main, que l'Ecriture emploie exclusivement toutes les fois qu'elle a occasion de parler d'anneaux, semblent prouver que chez les anciens Hébreux on ne portait point l'anneau passé au doigt, comme l'usage en a été introduit dans la suite chez presque tous les peuples. On le portait donc sur le dosde la main, soit qu'il y fût attaché par un cordon, soit qu'on fit cette sorte d'ornement assez large pour que la main pût y entrer. Ce qui donne à cette opinion le plus grand poids, c'est que les Hébreux ayant dans leur langue, aussi bien que les Grecs, des termes propres pour exprimer les doigts; aucun écrivain, soit de l'Ancien, soit du, Nouveau Testament, ne les a employés quand il a eu à parler d'anneaux. — Warnekros dit ; Die Ringe an den Finger hiessen und waren ein fast allen Nationen gerneinschafilicher Schmuch. Nous ne partageons pas son avis en ce qui regarde les Hébreux. M. A. Scholz nous a paru plus exact, quand il s'est borné à dire : es tsar von jeher im Orient üblich Binge an den hoenden zu tragen. Quant au mot hebreux, qui a la plus grande analogie avec le mot doigt, il ne fait pas une difficulté réelle à notre opinion, parce, qu'après tout on peut considérer le mot hébreux comme simplement attaché au poignet et tombant sur les doigts, sans que pour cela il fût passé à quelqu'un d'eux.