BAAL

BAAL (1)

Lévite, quatrième fils de Jéhiel-Abi-Gabaon, (1Ch 8 :30 ; 9 :36)


 
BAAL (2)

Rubénite, fils de Réia. (1Ch 5 :5)


 
BAAL (3)

ou BEL, divinité des Phéniciens ou Chananéens. On joint d'ordinaire Baal avec Astaroth, et comme on croit qu'Astaroth marque la lune, on a raison de dire que Baal marquait le soleil. Souvent le nom de Baal est pris, dans un sens générique,

pour le grand dieu des Phéniciens, des Chaldéens, des Babyloniens, des Moabites, etc.

 

Baal, en Hébreu, signifie maître, seigneur, mari. On joint souvent le nom de Baal au nom d'une autre fausse divinité, comme Béel-phégor . Béel-sébab, Bal-gad, Béelséphon, Baal-bérith. La plus ancienne  des Chananéens est Baal: Les Hébreux n'ont que trop souvent imité l'idolâtrie des Chananéens, en adorant Baal. Ils lui offraient des victimes humaines (Jer 22 :35), ils lui bâtissaient des autels dans les bois, sur les hauteurs et sur les terrasses des maisons (2Rois 23 :4, 5, 12). Baal avait des prêtres et des prophètes consacrés à son service (1Rois 18 :22). On commettait, dans les fêtes de Baal et d'Astarté toutes sortes d'impudicités et d'infamies (1Ro 14 :24 ; 15 :12 ; 22 :47 ; 2R 23 :7).

 

Quelques savants ont soutenu que Baal des Phéniciens n'était autre que Saturne. On a trouvé que les victimes humaines que l’on offrait à Saturne avaient une grande conformité avec ce que l'Ecriture nous apprend des sacrifices de Baal. D'autres ont cru que Baal était l'Hercule phénicien ou tyrien, divinité très-ancienne dans la Phénicie ; mais nous avons tâché de montrer, dans la Dissertation sur les divinités phéniciennes, que Baal était le soleil, et que tous les caractères que l'Ecriture donne à cette divinité s'expliquaient aisément dans cette supposition. On adorait cet astre dans tout l'Orient, et c'est la plus ancienne divinité dont on reconnaisse le culte parmi les païens. Les Grecs ont adoré des hommes, et ils ont répandu leur fausse religion parmi les Romains et presque par toute la terre; mais les peuples d'Orient ont adoré les astres et les éléments. Les Egyptiens mêmes, qui dans la suite prodiguèrent leur culte aux hommes, aux animaux et aux choses insensibles, n'eurent dans les commencements point d'autres divinités que les cieux, les astres et les éléments. Leur religion, qui nous parait et qui est en effet si monstrueuse et si ridicule, l'est principalement par le mélange qu'ils ont voulu faire de la théologie des Grecs avec la leur; et à la fin, les Égyptiens, les Grecs et les Latins, à qui l'on faisait honte d'une religion si bizarre, et de leurs divinités mortelles et vicieuses, se sont avisés de revenir à la simplicité des anciens qui adoraient l'air, le soleil, la lune, la terre et les éléments, et qui, sous ces noms, ne reconnaissaient que la nature mère de toutes choses.

 

Mais il est impossible de sauver les absurdités de la religion païenne, quelque couleur qu'on lui donne, et de quelque prétexte qu'on la couvre. Le culte d'un astre ou d'un élément n'est pas plus raisonnable que celui d'une autre créature ; et si les païens, au lieu de prendre pour objet de leurs adorations des hommes et des femmes corrompus et vicieux, avaient choisi des personnes vénérables par leur vertu et par leur innocence, on ne les blâmerait que d'avoir adoré la créature, et on ne leur reprocherait pas d'avoir divinisé le crime et le désordre.

 

Ceux qui tenaient que les astres étaient des intelligences très-pures, ou qui les croyaient animés et conduits par les anges, étaient moins inexcusables : dans cette supposition, ils ne voyaient dans la nature rien de plus parfait que le soleil, les étoiles et les planètes ; ils n'étaient blâmables qu'en ce qu'ils ne s'élevaient pas de la créature au Créateur, et qu'ils ne rendaient pas à Dieu la gloire qui lui est due (Ro 1 :21).

 

Les Hébreux ont quelquefois désigné le soleil sous le nom de Baal-semés, Baal le soleil. Manassé adora Baal, planta des bocages, et rendit son culte à toute l'armée du ciel (2Ch 33 :3, 5) ; et Josias, (2R 23 :4, 11) voulant réparer le mal qu'avait fait Manassé, fit mourir les prêtres des idoles qui brûlaient de l'encens à Baalsemés, à la lune et aux planètes. Il fit jeter hors du temple tous les vases qui avaient servi à Baal, à Astarté et à la milice du ciel ; enfin il fit ôter les chevaux que les rois de Juda avaient consacrés au soleil à l'entrée du temple du Seigneur, et fit brûler les chariots consacrés à cet astre. Voilà le culte du soleil bien marqué, et le soleil bien désigné sous le nom de Baal.

 

Les temples et les autels du soleil ou de Baal étaient d'ordinaire sur les hauteurs. Comme le temple du Dieu d'Israël était sur une montagne, Manassé y plaça, dans les deux parvis, des autels à toute la milice du ciel (2R 21 :5, 7), et en particulier l'idole d'Astarté ou de la lune. Jérémie menace ceux de Juda qui avaient sacrifié à Baal sur le toit de leur maison (Jer 31 :29). Josias détruisit les autels qu'Achaz avait érigés sur la terrasse de son palais (2R 23 :12).

 

On offrait à Baal des victimes humaines, comme on en offrait au soleil. Mitra, qui était le même que le soleil, était honoré par de pareils sacrifices. Apollon a quelquefois exigé de semblables victimes. Moloc, dieu des Ammonites, est célèbre dans toute l'Ecriture par les enfants qu'on faisait passer par le feu en son honneur. Jérémie reproche à ceux de Juda et de Jérusalem (Jer 29 :5, 6) d'avoir bâti un temple à Baal, pour brûler leurs enfants dans le feu, et pour les offrir à Baal en holocauste. Nous n'examinons point ici si l'on brûlait réellement ces victimes, ou si on les faisait simplement passer par le feu. On peut voir ci-après l'article Moloc, et notre Dissertation sur cette fausse divinité.

 

L'Ecriture a un terme particulier pour désigner les temples consacrés au-soleil ou à Baal ; elle les appelle Chamanim (Le 27 :30); c'étaient des lieux fermés de murailles, dans lesquels on entretenait un feu éternel. Ils étaient très-fréquents dans l'Orient, et surtout chez les Perses; et les Grecs les nommaient pyreia ou pyratheia, d'un mot dérivé du grec, pyr, le feu, ou pyra, un bûcher. On y voyait un autel, beaucoup de cendres et un feu qu'on ne laissait point éteindre : Maundrel, dans son voyage d'Alep à Jérusalem, a encore remarqué quelques vestiges de ces enclos dans la Syrie. Dans la plupart, on ne voyait point de statues, dans d'autres on en voyait, mais rien d'uniforme pour la figure.

Plusieurs critiques ont cru que le Bélus des Chaldéens ou des Babyloniens, n'était autre que Nemrod, leur premier roi. D'antres ont cru que c'était Bélus l'Assyrien père de Ninus ; d'autres, que c'était un des fils de Sémiramis ; enfin plusieurs ont prétendu que Bélus était le même que Jupiter. Mais nous nous en tenons à ce que nous avons dit, que Baal était le soleil chez les Phéniciens et les Chananéens ; que souvent il désignait en général le grand dieu des Orientaux. Et, à l'égard des Chaldéens et des Babyloniens, il est très-croyable que Bélus était un de leurs premiers rois ; mais on ignore si c'est Assur, ou Nemrod, ou Thuras, ou Bélus père de Ninus, ou Bélus fils de Sémiramis. [Voyez BEL]

 

 

 

BAAL (4)

 

Il y a plusieurs villes de Palestine auxquelles on joint le nom de Baal, soit qu'on y adorât le dieu Baal, soit que ces lieux fussent comme des capitales de canton.

 

 

 

BAAL (5)

 

Ville de la tribu de Siméon (1Ch 4 : 33), au sud du torrent de Bésor, et sur la limite du désert. C'est la même que Baa-latte-Beer-Ramath, nommée dans Josué, (Jos 19 :8)

 

 

 

BAAL (6)

 

Voyez BAALA, autrement Cariath-iarim.