ALEPH

 

C'est le nom de la première lettre de l'alphabet hébreu, d'où l'on a formé l'alpha des Syriens et des Grecs. Ce nom signifie chef, prince ou mille. On trouve quelques psaumes et quelques autres ouvrages dans l'Ecriture qui commencent par aleph, et dont les autres versets continuent par les lettres suivantes de l'alphabet. Il n'y a dans cela aucun mystère; mais ces pièces s'appellent acrostiches, parce que tous les vers qui les composent commencent par une lettre de l'alphabet, selon l'ordre et l'arrangement qu'elles tiennent entre elles dans l'ordre grammatical. Ainsi, dans le psaume119, les huit premiers vers commencent par aleph, les huit suivants par beth, et ainsi des autres. Dans le psaume 111, ce vers commence par aleph; ce qui suit commence par beth, et ainsi de suite. Dans les Lamentations de Jérémie, il y a deux chapitres dont la première strophe seulement commence par aleph, la seconde par beth, et ainsi des autres. Le troisième chapitre a trois versets de suite qui commencent par aleph, puis trois autres qui commencent par beth ; et les Hébreux ne connaissent point d'autres vers acrostiches que ceux-là.

 

Les Juifs se servent aujourd'hui de leurs lettres pour marquer les chiffres. Aleph vaut un, beth deux, gimel trois, et ainsi des autres; mais je ne vois pas qu'anciennement ils aient eu le même usage. Pour le reste, on peut consulter les grammaires hébraïques. On en a depuis peu imprimé une en français à Paris, chez Colombat, en faveur de ceux qui n'entendent pas le latin; pour les latines, elles sont très-communes. On peut consulter aussi ce que nous dirons ci-après sous les articles de LANGUE HÉBRAIQUE, de GRAMMAIRE, de POINTS-VOYELLES, de LETTRES, etc.