AGAPE

 

Ce nom est grec et signifie proprement l'amitié. On l'a donné aux repas de charité qui étaient en usage parmi les chrétiens dans la primitive Eglise, et qui se célébraient en mémoire du dernier souper que Jésus-Christ fit avec ses apôtres, lorsqu'il institua la sainte Eucharistie. Ces festins se faisaient dans l'église et sur le soir, après avoir entendu la parole de salut et fait les prières communes. Alors les fidèles mangeaient ensemble, dans la simplicité et dans l'union, ce que chacun apportait; en sorte que le riche et le pauvre n'y étaient nullement distingués. Après un souper frugal et modeste, ils participaient au corps et au sang du Seigneur et se donnaient le baiser de paix.

 

Cet usage, si louable et si beau dans son origine, dégénéra bientôt en abus. Saint Paul, dans sa première épître aux Corinthiens (1Co 11 :21), se plaint que déjà de son temps les riches méprisaient les pauvres dans ces assemblées et ne daignaient pas manger avec eux. Lorsque vous vous assemblez, dit-il, ce n'est plus pour manger la cène du Seigneur ; car chacun y mange son souper particulier sans attendre les autres, et ainsi les uns n'ont rien à manger pendant que les autres font bonne chère. N'avez-vous pas vos maisons pour y boire et pour y manger ? Ou méprisez-vous l'Eglise de Dieu Et voulez-vous faire honte à ceux qui sont pauvres? Que vous dirai-je sur cela? vous en louerai-je? Non, certes, je ne vous en loue point.

 

Les Juifs avaient certains repas de dévotion qui avaient assez de rapport aux agapes dont nous venons de parler. Dans les jours de grande fête (De 14 :22-29), ils faisaient des festins à leur famille, à leurs parents et à leurs amis, auxquels ils invitaient les lévites, les pauvres, les orphelins, et leur envoyaient des parts de leurs victimes (Ne 8 :12, Est 9 :19). Ces repas se faisaient dans le temple et devant le Seigneur, et il y avait certaines victimes et certaines prémices ordonnées par la loi que l'on devait mettre à part pour cela.